
Dépendances
Dépendances pharmaceutiques et émotionnelles, alcool, drogues…
Toxicomanie et Hypnose: Traitement des Addictions, Conduites Addictives par Hypnose Ericksonienne
Place
de l’hypnose dans la prise en charge des patients
souffrant d’addiction
L’addiction est un ensemble de pathologies caractérisées par une problématique d’assuétude ou de dépendance mettant en jeu le corps sur le mode de l’incorporation. L’alcoolisme et la toxicomanie représentent de loin les addictions les plus fréquentes. Deux points sont essentiels dans la prise en charge des addictions : la séparation ou le sevrage du produit et la consolidation du sevrage ou l’évitement des rechutes.
La majorité des rechutes semble se produire dans les
six premiers mois de la prise en charge. Au-delà de ce
délai, les résultats sont relativement stables. La
rechute ou la récidive constitue une nécessité d'une
prise en charge personnalisée à la problématique du
sujet et à sa relation avec la substance active. Les méthodes comportementalistes peuvent amener une
disparition plus ou moins complète des conduites
toxicomaniaques. Cependant, cette amélioration pourrait
être éphémère. De même, le remplacement d’un symptôme
par un autre symptôme ne semble pas écarté.
Si l’hypnose peut être proposée dans le cadre de la
prise en charge des patients souffrant d’une pathologie
addictive, l’hypnose appliquée à soi-même ou
l’autohypnose permet-elle de proposer des solutions
personnalisées et efficaces lorsque que le danger de la
rechute semble imminent ?
Cas cliniques
Daniel, 32 ans, est l’aîné d’une fratrie de deux, célibataire et sans
enfants.
Il a été scolarisé jusqu’au baccalauréat avant de
travailler de façon irrégulière dans une boulangerie. Sa
grand-mère maternelle s’est suicidée, ainsi que son
père. Sa mère est suivie en psychiatrie pour dépression
et elle présente des conduites alcooliques sévères.
Daniel présente deux tentatives de suicide dans ses
antécédents. La première a eu lieu à l’âge de 12 ans
dans les suites du suicide de son père. La deuxième
s’est produite à l’âge de 20 ans dans un contexte de
consommation importante d’alcool. Ses problèmes avec
l’alcool remontent à l’âge de 19 ans par l’installation
d’une consommation quotidienne d’une bouteille de whisky
par jour, souvent associée à une consommation de
cannabis. Il a par la suite été initié par un groupe
d’amis aux drogues dures, pour se retrouver rapidement
dépendant à l’héroïne, à la cocaïne et au LSD.
Il y a six ans, il a suivi une
psychothérapie pendant quelques mois qui lui a permis
d’arrêter la consommation des drogues dures par la
suite. Depuis, sa consommation d’alcool est devenue plus
importante. En dépit de plusieurs suivis plus ou moins
réguliers dans des centres d’addictologie, Daniel n’a
jamais réussi à s’abstenir plus de trois jours. J’ai
reçu Daniel dans le cadre de sa demande d’aide pour un
sevrage alcoolique. L’entretien initial a mis en
évidence une tristesse manifeste, ainsi qu’un certain
ralentissement. Il faisait état d’une détermination à se
sevrer, tout en étant sujet à des tentations de plus en
plus importantes et difficiles à gérer.